Folk Tale

Le funeste pélerinage

Translated From

Makan taali

AuthorCharles Bailleul
Book TitleBamanan : Langue et culture Bambara
Publication Date0
LanguageBambara
AuthorCharles Bailleul
LanguageFrench
OriginMali

Il était une fois un jeune homme. Il dit à sa mère : - 'Maman, je vais à La Mecque.' - 'Eh ! Mon fils, dit-elle. ne vas pas à la Mecque ! Que vas-tu chercher d'autre à La Mecque ?' - 'Eh, dit-il, je vais chercher des bénédictions' - 'Je t'en supplie, n'y vas pas! Tout ce que tu cherches dans ces bénédictions, demande-les moi ici.' - 'Ah! Maman ! Je suis bien décidé à y aller. - 'Je t'en prie, n'y vas pas. Que vas-tu chercher d'autre ?' - 'Je vais chercher des bénédictions.' - 'Mon fils, accède à ma demande.' Il l'a acceptée. ...

L'année suivante il lui dit : - 'Maman, je vais aller à La Mecque cette année.' - 'Mon fils, ne t'ai-je pas dit de ne pas y aller ? - 'C'est décidé, je vais y aller.' - 'Que vas-tu chercher là-bas ?' - 'Je vais y chercher des bénédictions.' - 'Que vas-tu y chercher d'autre ? Ta mère est ici, c'est moi ta mère, que vas-tu chercher d'autre ?' - 'Je vais y chercher des bénédictions' - 'Bon, Tant pis !' Le jeune homme ne s'est plus tenu à l'exhortation de sa mère.

Il est parti ... Dieu l'a fait partir. Or, cette maman était parfaitement soumise à son époux. Nuit et jour, elle était soumise au père du jeune homme. Quant au jeune homme, il est parti pour La Mecque. Dieu l'a amené jusqu'aux abords de La Mecque...Il n'y est pas entré, mais il a passé la nuit dans une ville toute proche. Après y avoir passé la nuit, le lendemain, il part à la mosquée pour la prière de l'aube. Dieu fit qu'au moment où il s'y rendit, tous les autres étaient déjà sortis. Toute la communauté était donc sortie, quand il part seul faire sa prière dans la mosquée vide. Il y entre seul. Pendant qu'il y fait sa prière, un vol est commis dans la cité. On entend les cris des gens : - 'Arrêtez le voleur ! Arrêtez-le ! Arrêtez-le ! Comme on le poursuivait, le voleur se précipite dans la mosquée. Elle avait deux portes. Le voleur s'enfuit par la deuxième porte, tandis que le jeune homme priait.

Et c'est lui que les gens viennent attraper (en criant) - 'Il est ici ! Il est ici !' - Il (se défendait) : 'Ce n'est pas moi le voleur ! Il vient de passer. Il était à peine entré qu'il s'est enfui par l'autre porte.' - 'Ce n'est pas toi le voleur ?'- 'Pas du tout!' - 'Tu es entré et tu es resté! Tu es entré et tu es resté! C'est toi le voleur, c'est toi qui a subtilisé (l'argent). - Je vous dis que ce n'est pas moi ! Ce n'est pas moi ! - Toi, mon gars ! C'est toi le voleur ! - Ce n'est pas moi, il vient de passer. - Mensonge ! Empoignez-le !

Ils le prennent en déclarant que tout homme qui vole est soumis à la loi en vigueur chez eux et pas à une autre : on lui coupe la main.... Ils lui coupent la main.... - Ah s'écrie le jeune homme, quelle catastrophe ! Si j'avais écouté ma mère, je n'aurais pas eu la main coupée. Je ne vais plus à La Mecque, je fais demi-tour ici même.

Le Jeune homme a fait la route en sens inverse. Il rentre chez lui en pleine nuit et dit à sa mère. - Maman ! - Oui! - Ce que tu m'as dit était bien vrai. - Te voilà revenu ? - Oui, Maman, je suis revenu, mais avec une main coupée. - Eh ! Qu'est-ce qui t'a coupé la main ? - Eh ! Je ne suis même plus allé à La Mecque. J'avais passé la nuit dans un village. A l'aube, je suis allé faire ma prière dans la mosquée. (J'étais seul). Un homme, un voleur qui s'enfuyait, s'est précipité dans la mosquée et il est sorti aussitôt par l'autre porte. Les gens qui le poursuivaient m'ont trouvé là-bas, ils m'ont empoigné en disant que j'étais le voleur, alors que je ne l'étais pas, et ils m'ont coupé une main.

- Ah ! Mon fils, je te l'avais bien dit de ne pas aller à La Mecque et que toutes les bénédictions que tu cherches, tu n'avais qu'à me les demander et que tu les obtiendrais. Maintenant, voici ce que j'ai à dire : 'S'il est vrai que j'ai été fidèle à ton père, si c'est vrai de vrai. Si toi aussi m'as été soumis, alors, avant que l'aube ne paraisse, que Dieu te recolle ta main! Mais si je n'ai pas été fidèle à ton père, Que Dieu ne la recolle pas !

Hélas ! De nos jours, les enfants ne tiennent aucun compte des paroles de leurs parents, ou des paroles de leur mère. Rien de rien ! Si ce n'est leur propre volonté et leurs désirs. C'est leur ligne de conduite. C'est déplorable ! Tout le monde doit honorer sa mère. De même, on doit honorer un mari, même s'il est d'humble condition, il faut lui être soumis, car c'est ton mari.

Je remets ce conte, là où je l'ai pris.


Text view