Folk Tale

Le petit lièvre et la grande hyène

Translated From

Masalabolo bamanankan na

LanguageBambara
LanguageFrench
OriginMali

Conte ! Il était une fois un petit lièvre et une grande hyène. Ces deux animaux étaient voisins et amis. Le petit lièvre trompait souvent la grande hyène, mais malgré tout, leur amitié se maintint:

Une année, le pays connut une grande famine. Aussi bien les hommes que les animaux ne trouvaient rien à se mettre sous la dent. Les animaux de la forêt mouraient tous les jours. La grande hyène cherchait toujours ces cadavres d’animaux et les dévorait. Mais il fut un temps où la grande hyène même ne trouvait plus un cadavre d’animal. Elle maigrit et maigrit. Un jour, elle souffrit trop de la faim. Ce jour-là, elle se leva et vint voir le petit lièvre. Elle trouva que le petit lièvre avait la peau bien luisante. La grande hyène salua son voisin et ami et s’adressa ensuite à lui : "Petit frère lièvre, quel embonpoint tu as ! Moi en tout cas je me porte mal, tu vois, je n’arrive presque plus à me tenir sur les jambes. Si tu ne m’aides pas, je vais mourir de faim." Le petit lièvre dit à la grande hyène : "D’accord. Grande sœur hyène, tâche d’être là demain matin de bonne heure, nous irons pêcher ensemble."

L’aube trouva la grande hyène arrêtée devant la maison du petit lièvre. Dès que le petit lièvre ouvrit la porte, la grande hyène lui dit : "Petit frère lièvre, partons vite, il y a longtemps qu’il fait jour." Le petit lièvre se mit devant la grande hyène, ils partirent au bord d’une rivière. Ils y passèrent toute la journée, mais n’eurent qu’un seul poisson. Quand ce fut l’heure de rentrer à la maison, le petit lièvre demanda à la grande hyène : "Grande sœur hyène, que je te donne le poisson d’aujourd’hui, ou attends-tu les deux de demain ?" Tout le monde sait que la grande hyène est une cupide sans égale. Elle mourait presque de faim, mais malgré cela, elle répondit qu’elle voulait les deux poissons de demain. Le petit lièvre prit ce poisson et s’en alla avec à la maison. Le lendemain, nos deux animaux se rencontrèrent et partirent encore au bord de la rivière. Dieu fit qu’ils prirent cette fois-ci deux poissons. Le petit lièvre voulait manger ces deux poissons aussi. Il s’adressa encore à la grande hyène : "Grande sœur hyène, tu pars avec les deux poissons d’aujourd’hui, ou tu préfères les quatre de demain ?" Cette fois-ci aussi, la grande sotte d’hyène décida d’attendre demain. Le jour qui suivit, ils retournèrent encore au bord de la rivière. Ils purent prendre quatre poissons.

Ce jour-là, la grande hyène avait une faim trop pressante. Cette faim était si tenace que notre animal avait des vertiges. Son ventre ne cessait de faire du bruit. Cette fois, la grande hyène n’écouta pas le petit lièvre. Une fois le soir arrivé, elle saisit les quatre poissons, les mit dans son gros sac et prit le chemin de la maison. Mais le petit lièvre n’avait pas renoncé à ces poissons. Il courut, devança l’hyène, se coucha sur le dos sur la route, les jambes en l’air, et fit sortir sa langue. Quand la grande hyène vit le lièvre couché, elle pensa que c’était un lièvre mort. Elle s’écria : "Un lièvre mort !" Mais elle ne voulut pas déposer ses poissons pour prendre ce lièvre mort. Elle continua son chemin. Dès que la grande hyène passa, le petit lièvre se leva, courut très vite et alla se coucher encore devant l’hyène sur la route. Ce lièvre mort n’échappa pas du tout à la vue de la grande hyène. Elle s’exclama : "Un autre lièvre mort !" Quand elle eut compté dix lièvres morts, elle pensa que ceux-là pourraient lui servir de nourriture pendant plusieurs jours. Elle déposa son gros sac près de ce dernier lièvre pour aller chercher les neuf autres. Mais elle ne vit pas un seul lièvre mort. Elle revint sur ses pas en courant, mais elle trouva que son sac aussi avait disparu. Le lièvre s’en était déjà emparé et avait pris la poudre d’escampette avec. La grande hyène retourna à la maison, affamée et le cœur serré. Je laisse ce conte où je l’ai pris ...


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