Folk Tale

Le lièvre et son petit balafon

Translated From

Sonsannin ye balanin tu

AuthorCharles Bailleul
Book TitleBamanan : Langue et culture Bambara
Publication Date0
LanguageBambara
AuthorCharles Bailleul
LanguageFrench
OriginMali

Sonsannin le lièvre s’était fabriqué un petit balafon... Un jour, ayant appris qu’il y avait un gros troupeau de pintades dans la clairière, il part y installer son petit balafon. Il dépose aussi un récipient d’eau à son côté avec un petit balai et une cage à poules. Il se met à jouer:

Pintades de la clairière, dondé! Mieux vaut le jeu que la dispute, dondé! Venez donc jouer, dondé! dondé! les pintades, dondé!

Aussitôt les pintades accourent en provenance des bois. Sonsannin joue de plus belle:

Pintades de la clairière, dondé! Mieux vaut le jeu que la dispute, dondé! Venez donc jouer, dondé! dondé! les pintades, dondé!

Tout le troupeau de pintades arrive. Ça joue... ça joue... Subitement, Sonsannin plonge le petit balai dans l’eau et en asperge les pintades qui s’enfuient. Voyant la cage à volaille ouverte, quelques-unes s’y précipitent. Sonsannin court en fermer la porte. Mettant la cage en bandoulière, il ramasse son petit balafon et part à la maison. Là, il sort les pintades, les égorge et les donne à frire à sa femme pour eux et leurs enfants... Le lendemain, il repart déposer le balafon et se remet à jouer:

Pintades de la clairière, dondé! Mieux vaut le jeu que la dispute, dondé! Venez donc jouer, dondé! dondé! les pintades, dondé!

Toutes les pintades accourent... Il trempe son balai dans l’eau et les en asperge. Quelques-unes se précipitent dans la cage à poules ouverte... Cage en bandoulière, il revient chez lui, sort les pintades, les tue et les donne à sa femme. Sa femme et ses enfants les font frire comme repas. Ce jour-là, quand Madame hyène, la femme de Souroukouba, vient chercher des braises chez Madame Sonsannin, celle-ci lui fait cadeau d’un petit morceau de viande. Madame hyène l’emporte et le partage avec son mari qui lui dit: - D’où ça vient? Sa femme lui répond en l’accablant de reproches: - Souroukouba! Tu n’es qu’un bon à rien, un fainéant. Sonsannin, lui, s’en va chaque jour chercher des pintades et les apporte à sa femme et à ses enfants. Vraiment Sonsannin est plus travailleur que toi! Alors, Souroukouba se lève. Il prend un petit balafon et part le déposer au milieu de la clairière. L’eau et le petit balai sont prêts. La cage à poules est ouverte. Il commence à jouer:

Pintades de la clairière, dondé! Mieux vaut le jeu que la dispute, dondé! Venez donc jouer, dondé! dondé! les pintades, dondé!

les pintades n’ont plus voulu entrer dans la cage. Dès que Souroukouba a aspergé d’eau les pintades, elles se sont toutes enfuies dans les bois. les pintades n’ont plus voulu entrer dans la cage. Dès que Souroukouba a aspergé d’eau les pintades, elles se sont toutes enfuies dans les bois. Le troupeau de pintades accourt. Souroukouba leur dit: - Vous voyez cette eau et ce balai? Je vais tremper ce balai dans l’eau et vous en asperger. Quand je le ferai, vous n’avez qu’à entrer dans la cage à poules. Je vous emporterai chez moi pour vous tuer et manger votre viande. Bien entendu, les pintades n’ont plus voulu entrer dans la cage. Dès que Souroukouba a aspergé d’eau les pintades, elles se sont toutes enfuies dans les bois. Souroukouba, rageur, a ramassé son petit balafon. Il est revenu tout penaud chez lui.


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